
Aujourd’hui, la mode s’achète en seconde main
Saviez-vous que le 25 septembre est la journée nationale de la seconde main ? Des campagnes de sensibilisation et différents marchés aux puces sont organisés à travers tout le pays pour donner une seconde vie aux objets. Une mode passagère ? Rien n’est moins certain quand on sait aujourd’hui que le marché de la slow fashion connaît une progression annuelle de plus de 12% dans le monde.
Un essor fulgurant que l’on attribue généralement au réveil de la conscience écologique, car personne ne l’ignore, l’industrie textile est extrêmement polluante. Mais l’impact écologique ne constitue toutefois pas la seule explication au boom des habits d’occasion.
Pour en savoir plus, nous avons posé nos questions à Jessica, gérante d’une boutique de vêtements de seconde main pour femmes en ville de Fribourg.
Maîtriser son budget
Pour Jessica, il n’y a aucun doute : « La première motivation de mes clientes, c’est le prix. La mode de seconde main est nettement moins chère que celle exposée sur les étalages des grandes enseignes. Les réductions peuvent aller jusqu’à 60%, y compris pour une veste en cuir de marque portée deux fois. » Il s’agit d’un excellent moyen de maîtriser votre budget tout en renouvelant régulièrement votre garde-robe. Dans l’univers de l’occasion, les bonnes affaires sont permanentes. « Je mets toutes les semaines de nouveaux habits en vente. Le renouvellement des articles est aussi régulier que dans un magasin traditionnel ». Ce phénomène s’observe également sur les sites de vente en ligne. Plus de 87’000 offres de vêtements vous tendent les bras sur anibis.ch.
L’occasion, une offre aussi intéressante que le neuf
Que vous cherchiez un paréo noir, un chapeau de plage, des espadrilles multicolores ou une robe de mariée, aujourd’hui vous trouvez tout ce que vous désirez dans des friperies ou en ligne. Le principe est relativement simple : tout ce qui est disponible neuf se retrouve rapidement sur le marché de l’occasion. Pourquoi ? « Des clientes achètent une robe neuve et se rendent compte qu’elle est trop grande, glisse Jessica. Parfois elles sont déçues de la couleur ou désirent s’en séparer pour une autre raison. L’article se retrouve rapidement chez moi ou sur internet, ce qui rend le marché de l’occasion très dynamique. »
L’attrait de la mode vintage
Ce n’est qu’en friperie ou sur la marketplace que l’on peut acheter une longue robe d’été avec un imprimé vintage ou de véritables bottines des années 80. Loin de la consommation de masse standardisée par la fast fashion, la seconde main offre aux aficionados de la mode des pièces authentiques. Une exclusivité très recherchée selon la gérante de Fribourg : « Les habits vintage que je propose ont une histoire, un petit supplément d’âme apprécié par mes clientes. Elles aiment acquérir des modèles que l’on ne trouve pas à tous les coins de rue. »
Un marché pour les pièces fortes
« Dans le monde de la seconde main, il y a des pièces fortes, des indémodables qui traversent le temps et qui font partie des classiques. Une pièce forte est un vêtement ou un accessoire qui se remarque par sa couleur, sa coupe ou son originalité. » Des escarpins léopard, une veste en cuir ou la fameuse petite robe noire sont des pièces qui donnent de l’aplomb, apportent une touche d’élégance et qui sont des stars de la seconde main, « d’autant plus qu’après les avoir achetés, vous pourrez les revendre à votre tour ! »
La mode est surtout une question de créativité
Pourtant l’abondance ne fait pas le style. Béa Johnson, égérie du mouvement Zero Waste Home l’a clairement affirmé « avoir une garde-robe restreinte, c’est avoir plein de choses à se mettre ». En nouant les attaches de sa robe noire de manière différente, elle suggère 22 façons de la porter. Avec une chemise d’homme classique, elle propose 50 styles différents. Jessica le constate aussi dans sa boutique, « les clientes se rendent de plus en plus compte qu’il faut acheter des vêtements bien coupés dans un tissu de qualité. Après on peut les transformer en les associant avec des accessoires. »
Meilleur pour la santé
Les vêtements neufs regorgent de produits toxiques, comme le plomb ou le nickel, qui diminuent avec les lavages. Comme les vêtements d’occasion ont été portés et lavés plusieurs fois, ils sont moins toxiques pour votre santé et surtout pour celle des enfants. « J’entends parfois cet argument et il est fondé. Je dirais même qu’un vêtement de seconde main a subi l’épreuve du temps et des lavages, ce qui démontre qu’il est également de bonne qualité. »
Convaincu des avantages des vêtements de seconde main ? Il ne nous reste plus qu’à vous donner trois conseils avant de vous lancer à la chasse de votre style pour cet automne.
Tout d’abord, pour ne pas vous perdre dans le foisonnement de l’offre disponible sur les différents sites, établissez d’abord une liste de ce que vous recherchez. Ensuite, souvenez-vous que les prix sont souvent négociables. Enfin, partez régulièrement à la recherche de la pièce que vous désirez et qui ne se montre pas tout de suite. La régularité et la patience sont souvent récompensées.